HISTOIRE
Histoire
Si Vaudrey m’était conté : Les Château de Vaudrey
Plusieurs châteaux existèrent à Vaudrey. Dès 1180 un château fort était déjà cité.
En 1481, Olivier de Vaudrey faisait reconstruire son château. Au XVI ème siècle, ils existaient encore. Deux d’entre eux furent construits sur des mottes en bordure de la rivière : la Cuisance. Entourés de fossés, il s’agissait de constructions de défense qu’habitaient les copropriétaires de la Seigneurie.
Peu avant la conquête française, le Capitaine LACUZON [1] fut chargé de leur garde en 1674, la Franche Comté étant sous domination espagnole, mais il semble bien qu’aucun ne résistât à l’assaut des troupes armées.
L’un se trouvait sur la rive gauche, à la Vignotte, près de l’ancienne stabulation de Pascal Fraichard, l’autre se situait rive droite, dont on voit encore l’éminence dans le pré de Marguerite Magdelaine (à droite après le Pont de la Cure).
Quentin Terrier de Montciel ( le »reconstructeur ») Seigneur de Boichot (près de la Bedugue à Dole) était chevalier d’honneur honoraire à la Chambre et à la Cour des Comptes : c’est lui qui éleva la maison de Vaudrey au rang de Marquisat.
Le château qui subsiste aujourd’hui, acquis en 1731, fut reconstruit en 1738 et 1740 par Quentin Terrier de Montciel. Ce château remplaçait un autre château dont la construction remontait au 12 ème siècle. Ce dernier était encadré par 4 tours en briques armées de mâchicoulis. L’une d’entre elles subsiste encore. Cette belle construction domine un vaste parc couvrant près de 10 hectares dans lequel d’anciennes écuries datant du XV ème siècle sont encore présentes. Il fut longtemps habité par les descendants du Marquis de Montciel. Son fils Antoine Terrier de Montciel 1757-1831, qui est né à Dole épousa avec enthousiasme la cause de la Révolution. Il fut maire de Dole en 1791 et Président de l’Administration du département du Jura, mails il donna sa démission quand il vit dériver cette révolution, hostile au Roi.
Il partit pour la capitale où Louis XVI informé de sa qualité d’administrateur le nomma en juin 1792 ministre de l’intérieur. Les Jacobins l’obligèrent à fuir en quittant son ministère et s’enfuit en Angleterre, puis en Allemagne pour rejoindre le futur Louis XVIII. Il vécut ensuite en Russie et en Suisse, puis à Vaudrey.
En 1814, il offre ses services à Louis XVIII, mais entre autres, la politique imprudente du Comte d’Arbois, (futur Charles X), l’obligèrent à se retirer à Vaudrey. Craignant les conséquences de la Révolution de 1830, il regagna la Suisse où il mourut l’année suivante.
Sa fille ayant épousé Monsieur de Boisseux vendit le château à M LECULIER, en 1911, lequel le céda en héritage à sa fille Marthe, épouse de M THEOPHILE BRUAND.
Ce château qui fût la demeure de grands seigneurs et d’hôtes illustres, après un long abandon, abrite aujourd’hui une pension canine, ayant d’abord appartenu à la famille DUMONT (cette famille résidant désormais dans l’ancienne propriété BONVALOT, les anciens dirigeants de l’usine à colle de Vaudrey) ;
Depuis 2007, Serge et Virginie BARBIER ont acquis cette propriété, qu’est devenu l’ancien dernier château de Vaudrey.
Le château fut la demeure des seigneurs de Vaudrey, de la maison de Thoires, réputés au XII ème siècle pur leurs querelles incessantes avec les religieux de l’abbaye de Rosières et de Saint-Just à Arbois.
Au début du XVIII ème siècle, Quentin Terrier de Montciel se porta acquéreur de la terre de Vaudrey et en 1740 fit ériger en marquisat ses terres de vaudrey et montciel. A la place de la vieille demeure, il fit édifier le château actuel. De l’époque médiévale subsiste le ssytème de défense externe : le fossé rempli des eaux de la Cuisance qui entoure le parc au milieu duquel s’élève le château. Une tour en brique couronnée d’un toit en poivrière conique, ornée de deux rangées de faux mâchicoulis séparés par un bandeau, flanque la façade est du corps de logis principal , sur laquelle se détache , au deuxième niveau , une galerie de bois couverte par l’auvent d’un vaste toit pentu à croupe.
Vaudrey… Un peu d’histoire
… La famille de Vaudrey a toujours été comptée parmi les plus anciennes et les plus florissantes des deux bourgognes. Elle a fourni un grand nombre de chevaliers bannerets qui se sont distingués dans les armées et les tournois par leur valeur, leur force et leur adresse. La plupart de ses membres ont occupé les premières charges en Bourgogne, et même en France…
Cette illustre famille ne s’est éteinte qu’au début du siècle.
ARMOIRIES
La maison de Vaudrey portait : émanché de gueules et d’argent à deux pointes. Son grand sceau représentait un chevalier à cheval, armé de toutes pièces.
Sa devise était : J’ai valu, vaulx et vaudray ; son ancien adage : coup de lance de Vaudrey.
CHÂTEAUX
Lorsque Gilbert COUSIN visita Vaudrey vers l’an 1540, il vit encore dans ce village plusieurs châteaux. L’un d’eux occupait, la rive droite de la Cuisance, le sommet d’une motte artificielle à base circulaire ayant 80 m de diamètre entourée de fossés larges de 15 m, alimentés par la rivière. Au sud du château actuel est une autre éminence artificielle de 60 m de diamètre, entourée de fossés, et surmontée par un château dont les ruines ont disparu sous une épaisse forêt.
Le château moderne, bâti par Quentin TERRIER DE MONTCIEL de 1738 à 1740, est situé sur la rive Gauche de la Cuisance, au milieu d’un beau parc qu’entourent un large fossé et la rivière. Il a la forme d’un parallélogramme rectangle et a été construit sur les fondations d’un plus ancien, dont il ne reste qu’une des quatre tours qui en défendaient les angles. Cette tour, construite en brique et armée de mâchicoulis à large saillie, orne la face orientale du château actuel.
Que de brillants souvenirs évoquent tous ces châteaux !
Habités successivement par les seigneurs de Thoyre, de Vaudrey, de Thoraise, d’Usie, de Ray, de Vergy, de la Baume-Montrevel, de Montciel, les hôtes les plus illustres ne cessaient d’affluer dans ces résidences princières. Les tournois, les grandes chasses, les parties de pêche attiraient en ces lieux tous les grands seigneurs et les grandes dames de la province.
Lorsque François de Vergy et MM de la Baume –Montrevel arrivaient à Vaudrey, les différentes villes de comté étaient dans l’usage de leur envoyer des députations pour les complimenter.
On possède peu de détails sur les différents sièges que subirent les châteaux de Vaudrey.
Girardot de Beauchemin nous apprend que le marquis de Conflans ayant reçu l’ordre du marquis de Saint-Martin de pourvoir à la défense de ces forteresses, pour résister à l’armée du duc de Longueville qui avait le projet de les attaquer, il se rendit en personne sur les lieux, malgré son âge avancé et ses infirmités et qu’il mourût à son retour (octobre 1637). Le duc de Longueville, se retirant en France avec son armée au moins de juin 1638, après le revers qu’il essuya devant Salins, passa par Vaudrey sans oser en attaquer les châteaux.
Le 11 mars 1674, Alvéda écrivit au Capitaine LACUZON :
« Vous vous rendrez incessamment dans les châteaux de Vaudrey pour avoir soin de leur garde, y commander et y rester jusqu’à nouvel ordre, ayant ordonné à l’officier qui y est présent de vous les remettre ensemble munitions dont vous m’enverrez l’état et y ferez bonne et sûre garde ».
En 1793, un incendie détruisit une grande partie des habitations. Les familles, restées sans asile, demandèrent au Directoire du Département l’autorisation de s’établir dans le château qui était abandonné par suite de l’émigration du marquis de MONTCIEL. Un second désastre survenu en 1801, fut encore plus terrible que le précédent : 80 maisons furent la proie des flammes…
Historique
C’était aux environs de l’an 900 ou 1000…Quelques dizaines de forestiers avec leurs familles à travers les forêts profondes du Jura recherchent des terres plus aisément cultivables.
Etaient –ils des Burgondes de la transjurane (côté Suisse) ou des Savoyards, nul ne le sait.
Traversant la profonde forêt appelée aujourd’hui « de Choiseul » qui couvrait l’emplacement actuel des villages de La Ferté, Aumont, Villers les Bois, Villers Robert, Bans, Souvans et Nevy, ils longent le cours de l’Hameçon et arrivent sur la rive gauche de La Cuisance, là où s’arrête la forêt, et où commence sur la rive droite la plaine alluvionnaire, formée des dépôts de La loue et qui après quelques travaux s’annonce riche et fertile. Là ils se partagent en deux, le groupe le plus important, avec le chef, sur la rive droite de l’Hameçon, où ils se forment Vaudrey. Quelques autres s’établissent sur la rive gauche. Ces derniers bâtissent leurs huttes le long de l ‘Hameçon sur le flanc de la petite colline qui surplombe la rivière. Rapidement ils défrichent et arasent le sommet de la colline pour y construire une chapelle. Ce qui nous permet de dater cette double fondation, c’est ce que Vaudrey signifie « Val-droit » dans le patois local issu de la langue romane, (cette langue n’existe plus que depuis le IX).
D’autre part un document datant de 1111, rédigé par Guillaume d’Arguel évêque de Besançon donne à cette date la modeste chapelle de Mont à la Cathédrale St Etienne de Besançon. Le lieu s’appelle alors « Capella de Mons ». Plus tard, on dira simplement « Mons ». Enfin au XVIème Mont sur Vaudrey ou Mont d’sus Vaudrey. Mais une déformation du patois local qui conduisait à prononcer le U en OU, à la germanique, cela devint Mont d’sous Vaudrey, puis Mont Sous Vaudrey pour la période moderne. Dès 1180 on cite l’existence d’un château fort à Vaudrey, ce qui nous fait une heureuse transition pour parler des seigneurs de Vaudrey et de ceux de Mont qui en descendent.
La maison de Vaudrey :
La maison de Vaudrey est une branche de celle de Thoire (actuellement Thoirette), situé en Bugey au nord de Nantua. Vers 1137 les Thoire sont déjà Seigneurs de Vaudrey et installés dans la région d’Arbois. Les Thoire s’intéressent aux moulins, seule forme d’énergie mécanique disponible à l’époque et qui rapportent de fortes taxes. Ils deviennent propriétaires d’importants territoires dans la région. En 1180, AYMON DE THOIRE a des différends avec les moines de Rosières, à propos de l’usage dans ses forêts. Ses fils Hugues et Gui pillent les terres de l’abbaye, maltraitent l’abbé, le ramènent sur leurs chevaux et l’emprisonnent dans le Château de Vaudrey. Ils sont pour cela excommuniés par l’archevêque de Besançon.
Le conflit s’apaise en 1194. C’est à cette époque que les Thoire changent leur nom pour emprunter celui de « Vaudrey », leur blason portant la devise tiroirs « J’ai valu, vaux et vaudrai ». Les seigneurs de Vaudrey font hommage de leurs biens à Jean de Chalon et à Mahaut d’Artois. Puis en 1316, ils vendent leur moitié de la seigneurie d’Arbois à Mahaut.
Jusqu’à la fin du XIII ième siècle MONT SOUS VAUDREY était un fief mouvant des seigneurs de Vaudrey. C’est à cette époque qu’il devient une seigneurie indépendante, quand Gui de Vaudrey le confie à son quatrième fils Simon. Celui-ci construit le Château de Mont situé une petite butte artificielle sur la rive gauche de la Cuisance (lieu-dit au vieux Château, emplacement du chalet situé derrière la salle Sarlin). Derrière ce chalet des fossés sont encore visibles. Ce château est entouré de murs avec quatre tours d’angle, et protégé par des fossés. Il est détruit par Charles d’Amboise, général de Louis XI en 1480, et non reconstruit. Simon dépose son testament en 1319, et est enterré en l’église de Vaudrey.
C’est sans doute lui qui autorisa, moyennant redevance annuelle, à quelques familles juives, banquiers venant de Poligny de s’installer au village. Ces familles restent jusqu’en 1374, date à laquelle elles sont chassées, par ordre comtal. Il reste aujourd’hui, côté Bans de la route du Deschaux, (face à la route du cimetière, un lieu-dit appelé « cimetière des Juifs »où ils étaient enterrés, (car seuls les catholiques étaient enterrés autour de l’ancienne église de Mont).
Le fils de Simon s’appelle jean, c’est lui qui divise par testament en 1341 la seigneurie de Mont en trois parties. Cette situation perdure jusqu’en 1550, date où GUIOT seigneur de Mont prête allégeance au Roi de France. Charles Quint le prive de tous ses droits et il meurt sans héritiers en 1559. C’est un lointain cousin de la branche de Beveuge Jean de Vaudrey qui récupère le fief. Les seigneurs de Vaudrey donnent eux aussi naissance à trois branches qui possèdent de nombreux fiefs en franche Comté, le dernier d’entre eux Claude Antoine, Seigneur de Beveuge, s’éteint en 1785 juste avant la Révolution.
Pour la seigneurie de Mont, Jean de Vaudrey la lègue à un de ses parents Guillaume de Montrond. C’est son fils Antoine de Montrond qui vers 1580 fait construire le modeste château GAILLARD ( la partie la route de Belmont). Adrien de Montrond fils d’Antoine, qui n’a pas d’héritiers lègue la seigneurie de Mont à sa femme Louise de Lezay originaire d’une famille noble de Grandvaux.
La famille de Lezay vend la seigneurie de Mont à Etienne Domet, avocat général à la Chambre des Comptes de Dole. Il est aussi propriétaire de la seigneurie de Vellefaux. Donc la seigneurie de Mont se reconstitue. Etienne Domet a quatre fils. Le Château Gaillard se trouve trop exigu pour loger tout ce petit monde. C’est pourquoi il choisit de construire un second édifice « la Grangerie » sur la route d’Arbois aux limites du village. Les Domet prennent alors le nom de « Domet de Mont » et il existe encore des descendants de cette famille. Après la Révolution en 1792 deux de ses fils s’étant exilés, leurs biens sont confisqués et vendus comme biens nationaux. C’est Nicolas le grand père de Jules Grévy qui bien plus tard devient propriétaire de « la Grangerie ». La famille Domet rachète en sous-main le Château Gaillard qu’elle conserve jusqu’en 1820, date à laquelle elle le revend au Vicomte Boutechoux de Chavannes, maire de Mont à l’époque. Vers 1870 la famille Boutechoux de Chavannes qui possède aussi le château et le vignoble de Montigny les Arsures le vend à Jules Grévy alors Président de l’Assemblée Nationale. Jules Grévy à cette époque agrandit considérablement le parc. En 1907 son gendre Wilson construit l’aile gauche donnant sur la rue Bernard.